dimanche 28 décembre 2014

Thailande, de Chiang-Khong a Ayutthaya

Article rédigé par Jean-Da

Le 2 décembre, je quittes le Laos en traversant le Mekong, le pont l'enjambant n'est pas praticable à vélo, des buses font la navette d'un poste douanier à l'autre. Le ticket du siège coûte 25 baths, par contre pour embarquer mon vélo, ils en demandent 100 de plus, soit le prix pour 4 sièges? Dans un premier temps je demande à la billetterie l'accès aux documents concernant le transport de bicyclette ou d'objet volumineux ainsi que sa liste de prix, ils en ont pas? Alors pourquoi 100 baths pour mon vélo? J'essaye simplement d'acheter une seconde place à 25 baths pour mon vélo, mais celui-ci doit aller en soute. Je demande alors qu'on me fournisse un billet ou un reçu comme quoi j'ai du payer ce montant de 100 baths pour mon vélo, ce n'est pas possible, l'homme au guichet veut me donner 5 billets soit 1 pour ma place assise et 4 pour mon acolyte à deux roues. Je les prend tous en lui montrant que je vais revendre les 4 places que je ne vais pas occuper. Après 40 minutes d'argumentation et l'arrivée de la sécurité des douanes, je paye donc mes 125 baths mais obtiens un reçu non signé, je ne suis plus en position de demander la griffe du monsieur et j'embarque dans le bus avec mon vélo en soute pour un trajet de 500 mètres. Quel gag!

Chiang-Khong est la petite ville frontière du coté thaïlandais dans laquelle nous avons rendez-vous avec Leo le 5 décembre afin de sonder le déroulement de notre sortie individuelle du Laos. Je vais donc rester sur places quelques jours à l'attendre, je fais un tour de ville afin de trouver une chambre dans un magnifique hôtel au bord du fleuve. Je m'installe sommairement en entrant mes sacoche et mon vélo dans la chambre pour aller découvrir la ville de ce nouveau pays. Rapidement la faim me fait m'asseoir sur une terrasse d'un boui-boui de rue pour manger une soupe de nouille. J'ai le temps de passer ma commande par mime que j'entends un "salut Jean-Da" et je vois Leo avec son deux roues chargé, elle rayonne. " Peux-tu m'inviter pour la soupe, je viens de passer la frontière et je n'ai pas encore fait de change", avec le plus grand des plaisirs,  assied toi!

Vue sur le Mekong depuis la terrasse de l'hôtel.
Apparemment la route, le camping et tous le reste c'est bien dérouler pour chacun d'entre nous, nous avons également vécu des expériences différentes, ce qui apporte de chouettes conversations et d'échanges. Leo viendra occuper la chambre voisine à la mienne, nous jouissons de confortable terrasses coté jardin ou coté fleuve selon les envies. Le bâtiment de l'hôtel tout en bois au bord du Mekeong, avec ses divers niveaux et escaliers, nous donne l'impression d'être sur un antique navire. Nous posons donc nos baluchons en cale pour 4 jours et profitons de nos journées pour bavarder, pour échanger sur nos plans respectif et essayons même de faire en sorte de nous retrouver à quelque part au Cambodge. Comme à chaque pause, on profite de bien manger, même si le végétarisme n'était pas l'honneur dans cette ville. Merci Leo pour ce dernier souper dans le cadre enchanteur de notre pont de navire, le curry de légumes aux oreilles de porc était délicieux...

Dernier souper avec Leo, sur le pont de l'hôtel
Le 6 décembre, on parcourt ensemble les 100 mètres nous menant à la route principal. On se prend dans les bras, on demande à l'autre de faire attention à lui, on aimerait exprimer quelque chose de profond mais l'émotion nous rend muet, si ce n'est un petit "bonne route à toi". Leo s'engage sur la route allant au Nord alors que je pars au Sud, quelle drôle d'image. Tellement habituer à rouler ensemble que de nous voir rouler à l'opposer l'un de l'autre m'a paru choquant, contre nature. Leo, je te souhaite vraiment un très bonne route!!!

La Thaillande du Nord que je découvre donc seul me séduit littéralement. Sa surprenante population semble toujours de bonne humeur et toutes les interactions entre elle se passent dans le calme et le sourire aux lèvres. Dans toutes le situations, les thaïlandais paraissent prendre du plaisir, tant au travail que en achetant des produits au marché ou simplement en se rencontrant dans la rue. Travailleurs du bâtiments, chauffeurs routier, vendeurs de fruits et de légumes, ou paysans sont tous animés d'une heureuse énergie pour babiller, rigoler en faisant leur boulot. Jamais seul face à la tache à accomplir, ici on travail à plusieurs voir carrément en groupe.
Profiter de la vie et d'y récolter du plaisir semble être les mots d'ordre dans ce pays, le plaisir de manger et très développé, partout des stands de nourriture, des restaurants proposent un très vaste éventail de repas . Plaisir de boire, on trouve également partout des cafés, but chaud ou glacés, des jus de fruits frais, de la glace pillé accompagnée de sirop ou de jus de fruit et le soir venu, pourquoi ne pas boire une bière? Le plaisir par le touché, le massage est une vielle tradition en Thailande, on le propose bien entendu dans les nombreux salon mais il se pratique autrement partout, sur les chantiers entre les ouvriers, dans la rue, au au bord d'une rizière. Plaisir d'être en relation avec les autres, prendre du temps avec sa famille et ses amis, bavarder, échanger, pratiquer un sport collectifs, se promener dans la rue ou boire un verre sur un terrasse. Ainsi dans cette atmosphère épicurienne, il est bon et agréable de voyager!

De religion Bouddhiste à plus de 90% les thaïlandais sont très croyant dans la vie quotidienne. Les temples dédié à Bouddha abondent en ville comme en campagne, ce sont des centres de vie sociaux culturels. Richement ouvragés au couleurs vives et dorées. c'est aussi le lieu de vie de moines drapés d'étoffe de couleur safran.


Le Bouddhisme thaïlandais très imbriquer dans la vie de tous met en pratique les 4 états d'esprit enseigné par "l' Illumine" qui sont : la bonté, la compassion, la joie de vivre et la sérénité. Outre la vénération de Bouddha, ici on croit aussi à  une foule de démons et d'esprits. Ainsi devant chaque habitation par exemple, se trouve le phra phum, demeure miniature abritant l'esprit de la maison. Cette "maison esprit" se met en place sur son pilier suit à cérémonie avant même le début des travaux de construction du logement. Cela permettant à l'esprit de prendre ses quartiers et de veiller sur le lieu. Par la suite, les gens y font des offrandes en déposant des bouquets et des colliers de fleures, de la nourriture et des boisons afin de passer une bonne journée ou d'exaucer un souhait.


Phra phum, les maisons aux esprits

En quittant Chiang- Khong la route sillonne entre collines boisée et les petite plaines cultivée. Il fait très chaud et humide. N'étant pas spécialement très résistant à la chaleur, je souffre à mon guidon depuis midi jusqu'à ce que le soleil décline en fin de journée.
La Thaialande du Nord à développer l'art de la beauté et de l'esthétisme du logement. Un grand nombre de maison sont en bois massif, finement ouvragée et perchée sur pilotis pour être isole de l'humidité de la terre. Elle jouissent toutes de terrasses dont la toiture à pour fonction de créer de l'ombre ou de mettre à l'abri de la pluie selon la saison. Le mobilier  souvent en bois pour les tables et les chaises, les armoires, les étagères et commodes ainsi que les nombreux éléments de décoration dégage une sacrée bonne atmosphère. Il faut encore ajouter à cela les nombreuses plantes et fleures tropicales qui poussent ici à même le sol ou dans des pots.

Les plans d'eau  très présent en Thailande
Sur le bitume, je croise un très grand nombre de serpents écrasé par les véhicules à moteur, cela me fait réfléchir car j'ai peur des serpents et je ne veut pas en voir autour de ma tente.  Je choisi donc tous les soirs un endroit ou le sol est dégagé, propre afin de minimiser les risques de croiser Monsieur ou Madame serpent. Malgré le nombre de cadavre sur la route ce qui prouve qu'il y en a beaucoup dans la région, je n'ai à ce jour pas vu de mes yeux aucun spécimen de serpent vivant, ils sont malheureusement pour eux toujours plats et secs sur la chaussée. Pourtant les premiers soirs, il y a quelque chose qui vient taper la toile de tente et bien entendu mon esprit s'imagine à chaque secousse un horrible Mr. ou Mme. rampant qui essaye de pénétrer dans mon logement, mais lorsque j'observe à l'extérieur je ne vois rien. Il faudra attendre la 3 ème nuits pour débusquer les coupables, ces sont des grenouilles qui sautent littéralement sur la tente. Me voila donc rassuré. Sur ce même emplacement dans un rizière fraîchement moissonnée ou j'ai reçu l'aval du paysan et sa famille pour y passer la nuit, voila que je me fait réveillé par des faisceaux lumineux? Je me rappelle directement en me réveillant que cela ne peut être un véhicule, je suis à plus 1 km de toute route. Je jette un oeil à l'extérieur, deux hommes avec des lampes frontales, il me semble que l'un deux porte un fusils? Par instinct j'ouvre ma tente, je veux montrer ma présence et aussi leur faire savoir que je sais qu'il sont la. Ils marchent dans ma direction, sans allumer ma lampe, je les salue d'un "sawa di krape" (bonjour) vigoureux, ils me répondent et me demande dans un anglais amusé de quelle nationalité je suis. Ils sont chasseurs rien de plus...
Le voyage solitaire permet d'être libre, de faire ce que l'on veut quant on veut, toutes les décisions prisent n'ont d'impacts ou de conséquences que sur moi. Mais être seul, c'est également surmonter seul ces peurs, se rassurer, assumer chaque situation de manière complète sans l'intervention ou le soutien de l'autre. Ainsi chaque soir, lorsque je prépare le souper au coucher du soleil et après m'être assuré de ne pas me trouver sur le  territoire de Mr. ou Mme. serpent, mes pensées vont à Leo durant quelques instant. Je lui souhaite d'être installée dans un endroit paisible et je lui envois des "protections" pour qu'elle ne se fasse pas déranger ou avoir de problèmes durant la nuit.

campement dans les rizieres, celui avec la visites des chasseurs

Avant d'atteindre la grande pleine central, mon vélo fait un étape soutenue en grimpant l'une après l'autre des dizaines de petites collines avant d'arriver fatigué à Sri Satchanalai. Mon arrêt est motivé par la visite du parc historique dont les ruines de l'ancienne ville remontent au 13 ème siècles. Le cite est grand, sauvage, certains monuments se trouve encore entourés de forêt, il compte d'intéressantes ruines de temples, de nombreuses Stupas pour certaines énormes. La ville était réputée pour sa fine poterie dont je visite 2 ruines de fours à céramique. Malheureusement, je n'arrive pas à découvrir dans le parc le Bouddha "marchand" qui est une posture assez rare pourtant présente dans la région.                                       

Sri Satchanalai, stupa


Sri Satchanalai, temple

60 km plus au Sud, je m'arrête dans la ville de Sukhothai pour également rendre visite aux ruines de la première capitale du Siam. Berceau de la culture thaïlandaise du 10 au 14 ème siècle, on créa ici la langue ainsi que l'écriture Thai. L'ancienne ville est entourée d'une double douve et de 3 remparts de terre. A l'intérieur se nichent les ruine du palais du roi, un bon nombre de temples, de stupas et des Bouddhas. Toutes les structures en bois on disparu, il ne reste que les vestiges construits en brique et en latérite qui ont survécus jusqu'à nous. Il faut relever que ces endroit on été oubliés et abandonnés à la forêt sauvage. L'ensemble du parc est très grand, c'est à vélo que je le visite. Je réussi ce coup-la à mettre la main sur 3 Bouddhas "marcheur" ainsi que de nombreux vestiges de four à céramiques.

Sukhothai se découvre à vélo


Sukhotai, Bouddha assis

Sukhothai, Bouddha marcheur
Décidément, cette grande plaine à un riche passé culturelle, mon vélo m'amène d'un cite à l'autre en passant par de magnifiques rizières. Dans la ville de Lobpuri qui fut une ville importante de l'empire khmer au 10 ème siècle, j'y découvre ces particularités. Pour commencer, ici toutes les ruine de palais de l'époque sont entouré par la ville moderne, il y a donc des vestiges à coté de la gare ferroviaire, au milieu de gigantesque rond point et au centre ville. Une autre particularité de Lobpuri, est la colonisation de la ville par une horde de singes, des macaques. Ils se balancent aux fils électriques, grimpent aux façades de maisons, courent sur les toits, essayent de voler des fruit au marché et sur les stands dans la rue, traversent la route au milieu des autos et motos. Sacrée animation et divertissement pour les yeux. Le quartier générale des la troupe de singes se situe sur l'emplacement d'un temple au centre, je décide de le visiter à 6 heure du matin afin de pouvoir jouir du lieu seul. Ils sont plus d'une centaine à dormir sur les mure de brique, sur la statue de Bouddha, et bien entendu par terre. Je n'arrive pas vraiment à apprécier les lieu, car mes yeux ne cessent de surveiller ces animaux dans lesquels je n'ai pas trop confiance. Mon feeling était juste, il me disait "méfie toi". Un macaque adolescent me saute dessus, il grimpe sur ma tête, je n'arrive pas à me séparer de lui. Lorsque j'essaye de le prendre il ouvre la bouge et mes dévoile sa dentition. J'arrive à l'éjecter en le tenant fermement par le bras, mais cela déclenche l'alerte dans la troupe. D'un coup, ils m'encerclent littéralement en me montrant clairement leurs dents et en criant. Oups, je m'éclipse sur la pointe des pied et quitte les lieux sans faire le malin. Durant la journée, je repasse devant ce même temple ou je vois les visiteurs encadré d'employés munis de bâton pour tenir à distance ces sacré singes. Quelle idée de visiter ce lieu si tôt le matin, pour être seul au monde, face à cette troupe de macaques???

Depuis que je suis en Thailande je me prépare tranquillement et progressivement  pour la retraiter méditative de 10 jours qui commencera le 31 décembre. Je mange sainement, très peu de viande, beaucoup de fruit et légume. Je fume 2 voir 3 cigarettes par jours. J'essaye naïvement de juste être ici, dans le présent, d'apprécier ce qui se passe autour de moi et de ne pas m'enfoncer dans le passé ou de ruminer et réfléchir trop. Être la, l'esprit juste derrière les yeux, connecté aux sensations et aux émotions. Dans l'ensemble je suis satisfait de moi, j'arrive à me tenir une petite discipline.

Sur ma route je n'ai pas vraiment croisé beaucoup de monde, je me suis vu fonctionner de manière solitaire, en campant loin des habitations, il en va de même concernant les touristes que je n'ai pas spécialement croisé sur ma route. Je décide donc de m'arrêter pour Noël à Ayutthaya, il parait que cette ville est touristique. Après 10 km de voix rapide pour atteindre le centre ville, je roule en direction du quartier de Auberges et hôtels. A Toto House, je trouve une chambre parfaite pour ma bourse. Sur la terrasse de l'établissement je rencontre Neils et Iris, un couple hollandais en voyage au long-cours également. Notre connexion est directement puissante, on se comprends, lorsqu'on amène des points de vue, plus que l'oreille, l'esprit c'est de quoi l'autre parle, on communique le même langage des gens qui ont tout quitter. Ils voyage en moto, mais attention ce sont  des petites motos voir des pétrolettes, pour ceux qui connaissent,  des Honda CT 110 "postie bike". On en rit bien car on se rend compte que leur moyenne kilométrique se rapproche de celle d'un cyclo au long-cours. On en revient toujours à la même réflexion,  ne pas se déplacer trop vite pour jouir du temps, temps pour vivre des expérience et temps pour soi et les rencontres. Le premier soir je fait une petite entorse à ma discipline, tellement heureux d'être avec mes nouveau amis, qu'on se fait un petit apero en fin de journée avant d'aller à 3 sur une de leur mobylette pour aller souper au marché de nuit. Le 24 décembre, je fait la connaissance en fin de journée  de Maria et Marco, un couple de genevois. C'est un régale d'être en lien avec des compatriotes, on papote un long moment, ils m'inviterons pour le repas. Un délicieux curry vert au poulet et légume sera mon souper de Noël, encore une joyeuse soirée arrosée...Merci à vous deux! 
Durant les journées je passe beaucoup de temps avec Neils et Iris, on met en place un atelier macramé, on va se balader au marché mais surtout on échange, on discute, c'est carrément délicieux d'être connecté ainsi, d'être en lien avec des gens qui vibrent, l'esprit libéré, ouvert aux autres. Quelle cadeau, merci et bonne route. 

jeudi 18 décembre 2014

Thailande: Chiang Kong-Pai


Article publié par Léo

C'est la première fois que je traverse une frontière à vélo sans l'appui de Jean-Da...Et, je réalise à quel point le stress de l'inconnu est lourd à porter seule. Je suis heureuse de savoir que nous allons nous rencontrer de l'autre coté, ça me rassure. Et nous nous rencontrons plus vite que prévu, car, alors que je traverse la ville à la recherche du centre, je tombe tout naturellement sur le gourmand homme attablé devant une soupe de nouilles. Pour lui, comme pour moi, les quelques jours en solitaire au Laos, ce sont bien déroulés. Il va bien et me parait calme et serein. Nous nous installons dans le même hôtel dont la salle à manger, semblable à un pont de navire, et les diverses terrasses donnent sur le Mékong. Un cadre absolument idyllique où nous passons quelques jours, à déguster les spécialités locales, faire des provisions, discuter des projets de chacun, concocter des itinéraires, assister aux festivités de l'Anniversaire du Roi (le 5 décembre) et nous raconter les anecdotes de route (déjà). Jean-Da a la gentillesse de m'offrir son temps, et s'emploie à m'apprendre quelques rudiments de mécanique afin que les casses ou ennuis ponctuels ne se transforment pas en cauchemars quand mon mécanicien attitré sera absent. Merci Jean-Da pour ta patience et ta gentillesse.


A l'occasion de l'Anniversaire du Roi, 500 bonzes défilent dans la rue pour recevoir l'aunome journaliere.


Chiang Kong: un hotel hors du commun! Salut Jean-Da, bonne rout et que la Bonne Etoile continue de veiller sur toi!


C'est le coeur plein d'émotion que sont donnés les premiers coup de pédale. Jean-Da part au Sud vers Prachin Buri, où il prévoit de suivre une retraite méditative (Vipassana), alors que ma route suit le Mékong jusque vers la frontière Cino-Thailandaise. Comme le jour où nous étions partis de Suisse (la fameuse montée d'Epende), l'effort des montées apaise un peu mes sentiments, alors je force sur les pédales, me concentre sur la sueur et le souffle court et oublie l'oppression qui étouffe ma poitrine. Comme m'a dit une personne que j'admire énormément : J'essaie de voir cela comme le commencement de quelques chose de nouveau et non pas une fin.

A peine quelques dizaines de kilomètres parcourus et je tombe nez à nez avec d'autres cyclovoyageurs. Il en sera ainsi chaque jours jusqu'à ce que j'atteigne Chiang Mai. A chaque fois, c'est une bonne occasion d'échanger expériences, bons conseils, souvenirs de route, matériel, partager un repas ou offrir simplement un signe de main, de reconnaissance mutuelle. Autant de rencontres qui me rassurent, qui m'aident dans l'appréhension de ma nouvelle réalité de "Solo Female Traveling". Autant de boosters et de rappels que le voyage est beau, la route est longue et l'aventure merveilleuse... Merci à tous!!!

Thailande: Dans les montagnes peu apres Fang


J'use de la plus grande prudence afin de choisir mes lieux de couchage. La première nuit, je m'éloigne passablement de la route pour m'isoler dans un champs d'Eveas. Alors que je monte le camps, un homme apparaît dans le champ d'à coté, il récolte du bois pour la cuisine du soir. Mince, que faire? Devrais-je décamper ou compter sur la bonté des Hommes, rester et me dire que cet homme, pas plus qu'un autre, ne me veut du mal. Rapidement tout s'assombrit, la nuit tombe, je me glisse sous tente et m'endors instantanément, fatiguées des efforts du jour et de la pression des sentiments. 22h30, des lampes de poche éclairent ma tente et des voix m'appellent au dehors. Je fais le mort, elles insistent. Finalement je sors, essayant d'avoir l'air à la fois sure de moi et embêtée du grabuge produit "en plein nuit". Je jette un "what do you want?" et me sens instantanément soulagée en constatant qu'il s'agit d'un groupe de 3 personnes dont une femme, munis de petites machettes et allant d'arbre en arbre, les écorchant afin d'en faire couler le caoutchouc. Ils me demande si je suis seule, pas d'autre choix que de répondre par l'affirmative malheureusement. Je m'empresse d'ajouter que mon maris m'attend à Chiang Rai le jour suivant. Ils s'excusent et m'invite à rentrer sous tente et dormir sans soucis. Oui, l'expérience m'a donné une décharge d'adrénaline, cependant, le sommeil m'envahis si tôt la tête sur le matelas. Le matin, un homme (le même qu'hier?), coupe du bois dans le champs voisin. Il ne s'approche même pas, me laisse en paix cuire mon café et démonter le camps. Quand je suis prête à partir, il vient me souhaiter au revoir. Si l'Homme est un loup pour l'Homme, l'Homme thailandais est sens doute de ces louves qui adoptent des bébés humains!

Fatigué dites-vous?

Chaque nuit m'apportera son lot de belles expériences que ce soit bien cachée auprès d'un petit cours d'eau où je prend ma douche toute nue, dans l'enceinte d'un relais routier sous la protection d'une veille grand-mère qui va jusqu'à balayer un coin de foret où je puisse m'installer, dans la salle pastorale d'une communauté chrétienne Haka dans les montagnes aux environs de Frang, dans un pavillon inoccupé d'un Temple Bouddhiste, bercée des chants des moines et nonnes, méditant avec eux... Chaque soirée apporte son lots de jolis moments qu'ils soient partagés ou en solitaire, comme cette nuit noir constellée d'une multitude d'étoiles, alors que je traverse le parc naturel de Lanna. Un ciel si pure que la voie lactée semble à portée de main. Le paysage est surprenant. D'abord, la végétation recouvre tout, il en émerge des arbres d'une dimension impressionnante, dont les branches s'épanouissent en parasol jusqu'au dessus de la route. Les montagnes sont ici des sortes de rochers géant formant une importante colline qui, ayant à peine atteint le ciel, replonge vers la terre. Des images qui je ne m'attendais pas à voir ici, pensant que ce type de curiosités géologiques ne se trouvaient que dans le sud du pays.

Thailande: une nuit dans une communauté chrétienne peu apres Chiang Rai



Pendant que les roues tournent,l'esprit s'anime lui aussi... Je pense...

Sans public, s'agiter en tout sens devient inutile. Rester concentré (au sens propre du terme: centré sur soi, sur son action maître de soi), être soi-même, profondément, véritablement, sans négociation, avec conscience et consistance, sans peur des représailles, sans théâtre, ni attentes. Ne compter que sur son pouvoir personnel (merci Carole, la vie te rappelle  à moi sans cesse), ne s'appuyer sur rien d'autre... tenir doit sur ses pieds, dans ses propres souliers et cesser de s'illusionner du pouvoir qu'on croyait magique du tuteur auquel on était si attaché et qui guidait notre croissance. savourer toutes les bonnes surprises, les belles rencontres, les coups de pouces et les sourires, comme des signes à sa propre adresse, des cadeaux qui ne sont destinés, sans l'ombre d'un doute, à ne partager avec personne. Absorber les échecs, les "mauvaises expériences" aussi, prendre bonne notre des lacunes, des défaillances, assumer les pertes (aucune pour l'instant!Mes parents m'en reviendraient pas!), les égarements, les erreurs de jugements. S'apprendre, se découvrir, s'évaluer et déterminer ses propres besoins d'ajustements. S'épanouir, devenir soi, par soi-même, pour soi-même. Sortir du cercle infernal du jeu social, truffé  de règles implicites, d'attentes, de jugements, de comparaisons, de compensations, et de désillusions. Une démarche de longue allène, et à chaque fois que je sens le découragement pointer, je lui rétorque que je suis entrain d'apprendre, cela va prendre du temps, je ne suis qu'au début du chemin (certainement long et pénible) et ce chemin, j'ai choisi de le parcourir avec Diogene. Quel meilleur guide? Lui le premier clamait "Kosmopolites eimai" (je suis citoyen du Monde).

Quel cadeau! La vie m'offre décidément plus que je ne pouvais en attendre. J'en suis de plus en plus certaine, une force supérieure existe (un ordre cosmique), elle nous (ra)mène toujours invariablement et inlassablement, exactement là, dans la situation précise qui oblige à affronter ses peurs les plus tenaces, les blocages les plus instinctifs, à quitter ses positions de survie, à se dépasser, non pas par défît ou pour prouver quelque chose, mais pour grandir, devenir un Homme parmi les Hommes. Merci Bonne Étoile!

Thailande, région de Chiang Rai



Seul avec soi-même, réagir ne sert à rien, il s'agit D'AGIR. Et tout ce qui est entrepris, vécu, décidé, ne l'est que pour soi, par soi. Quelle énergie économisée en représentation! Et, que d'énergie dépensée en attention, en concentration, en affirmation, en action, en évaluation.


Pas le temps de m'embêter. Mon cerveau fonctionne plein régime. Mon amis Aurelien et sa compagne devraient venir me rejoindre dans le centre du pays dans quelques semaines et je passe mon temps à élaborer divers itinéraires afin de les rejoindre en temps voulu. Et si je passais par le Myamar? D'après mes sources (merci Zhenya), il est possible d'obtenir un visa par l'intermédiaire des agences de voyage à Chiang Mai. Après une entrée en ville plutôt réussie considérant qu'elle abrite quelques 200'000 habitants, je trouve rapidement une magnifique Guest House pour la nuit et part en quête des bureaux pouvant m'offrir ce service. Ce n'est pas chose difficile, cette ville pullule littéralement de touristes, c'en est inquiétant. Dans les rues, une personne sur deux semble être étrangère et les rues ne sont bordées que d'hôtels, cafés, restaurants, spa, salons de massage, agences de trek, points informations, boutiques de souvenirs... Le délais d'attente est d'une semaine environs car nous sommes malheureusement à la veille du week-end et ici, comme ailleurs, les congés sont respectés.

Thailande: Chiang Mai


Thailande, Chiang Mai: C'est le week-end, ce qui me donne l'occsion de quelques visites culturelles


L'atmosphère dans mon nouveau lieu de résidence est pour le moins détendue et sympathique et j'y passe des soirées amusantes dans une ambiance presque familiale savourant de délicieux jus de fruits frais, de la bière Leo (c'est son nom), des papayes, des bananes et autres délices exotiques concoctés par Mama, la tenancière. Cat devient instantanément une amie intime, on accroche et passons quasiment tous notre temps ensemble. Balades en villes, visites des marchés, repas... Cette magnifique personne pleine de dynamisme, d'inventivité et d'amour, me prend aussi en sympathie et m'entraîne dans d'incontrôlables fous rires, parsemés d'histoires incroyables tirées de ce qui semble pourtant être sa vie quotidienne. Voilà quelqu'un qui sait rendre sa routine extraordinaire!!! Depuis deux ans et demi, je transporte dans mes sacoches un maillot de bain, que je n'ai JAMAIS porté. Cat ne l'entend pas de cette oreille et m'invite au 7 ème étage d'un hôtel luxueux, sur le toit duquel une piscine entourée d'une terrasse boisée, offre une occasion de baignade dans une cadre privatif et très classe.

Smart n'est-il pas?


Ayant décidé de ne pas visiter la Birmanie pour des questions de timing trop serré, j'envisage de prolonger mon visa thailandais afin de pouvoir profiter de quelques jours en compagnie de mon amis Aurelien. Cat et moi avions été en repérage au service d'immigration, les bureaux se trouvent dans un petit bâtiment de plein pied, je peux venir ici le matin avec mon vélo chargé, le laisser devant l'entrée et la procédure devrait être réglée en quelques minutes. Le lundi matin donc, nous nous rendons à l'office, et on déchante. Des kilomètres de queue de touristes attendant leur tour nous ont précédé! "Prenez un numéro et revenez cette après-midi!": Génial! Pour me pas payer les 60 euro que coûtent l'extension de visa, je m'avise d'acheter une seconde entrée pour mon visa actuel, je sortirais ensuite de Thaialnde pour quelques jours, par l'une des multiples frontières entre ce pays et le Laos. A 15h30, on appelle mon nom, mon passeport est prêt à m'être restitué. Problème: malgré la nouvelle entrée, le visa actuel court toujours, peu importe que les jours déjà payés ne soient pas passés sur le territoire!!! Oups! Je prends mon air le plus abattu, confus, désolé et paniqué (pas très difficile) et ameute le guichetier: "ce n'est pas du tout ce que je voulais! J'ai du commettre un erreur, l'agence de voyage à travers laquelle j'ai booké un circuit au Laos, m'a conseillé de demander une nouvelle entrée mais j'ai besoin de pouvoir rester en Thailande quelques jours après mon retour dans ce pays... je vous en prie, aidez-moi... Que dois je faire à présent???". Passablement ennuyé par mon "incompréhension du système", l'officier appelle du renfort. Un homme fort gentil qui m'explique que les visas pour moins de 15 jours au Laos et en Thailande sont gratuit et que je n'ai pas besoin ni de faire la queue des heures, ni de débourser le moins centimes (ni de déranger les employés de cet office, déjà passablement occupés à stampler à la chaîne, les visas de mes compatriotes (un touriste sur deux dans ce bureau est détenteur d'un passeport suisse)). "Pardon, monsieur, merci monsieur, je suivrais vos conseils à la lettre, monsieur, veillez excuser mon erreur, monsieur". Un tampon CANCEL au travers de la nouvelle entrée en Thailand et je me vois restituer l'argent avancé pour ce travail. Résultat des courses, une journée de "perdue", des tracas administratifs pour rien, une page de gâchée dans mon passeport, pas d'extension de visa, ni de solution pour la rencontre avec Aurelien (round trip au Laos ou visa pour le Myamar)... mais une nouvelle incroyable histoire humoristique que Cat s'empresse de rendre encore plus légère et hilarante! Quelles aventures!

Les au revoir sont troublant. En quelques jours, nous avons tissés des liens très fort. On promets de se revoir, l'an prochain en Allemagne, le rendez-vous est pris! J'emporte avec moi deux baguettes de pain complet aux graines qu'elle est allée me chercher à l'aube, avant le déjeuner, juste pour le plaisir de me voir sourie jusqu'aux oreilles!!! Cat, tu es ma bonne fée des contes de mon enfance! MERCI pour les rires, les confidences, l'écoute, les cadeaux!

Thailande, dans la montée vers Pai: Et un sourire pour Cat!


Comparativement aux routes laotienne, les voies de communication thailandaises sont plus courues, et les véhicules sont ici plus luxueux que chez les voisins et ce particulièrement aux abords des villes de moyenne importance. Toutefois, je me sens en sécurité sur la route. Pendant deux jours, j'escalade les cotes menant vers Pai. Ancien head quarter de la clique Hippie, devenue à présent, un lieu plus que branché, certes "chill out" et relaxe mais surfait et  ayant perdu son authenticité. Il est impossible de dénombrer les pouces en l'air et les encouragements qui me sont lancés depuis les scooters loués par de jeunes backpackers en quête d'aventure, affublés de vêtements ethno tous plus excentriques les uns que les autres, qui me dépassent. Les mini-bus touristiques, les camionnettes de livraison, les motos conduites par des locaux et les véhicules privés m'offre aussi leur support. Je paie de ma sueur, mais la route serpentant dans la foret n'est pas lassante, j'éprouve un réel plaisir dans cet univers paisible. A chaque village, les cafés destinés aux étranges, s'étendent le long de la route principale, étrange... Et leur coté "stylé" devient de plus en plus marqué à mesure que j'approche du saint des saints, The Place to Be! Je traverse la ville rapidement, ce genre d'endroit ne me convient pas, trop de monde, trop dénaturé, trop tourné vers le tourisme, trop de tout! Je campe près d'une air de repos routière, sous la bonne garde du veilleur de nuit du dépôt des cantonniers et projette de continuer ma route au matin.

Magré l'effort, pas de nausées, ca n'a pas l'air d'etre le cas pour tout le monde?


Au réveille la faim me tiraille, j'entreprends de me concocter une énorme soupe de pâtes pour le déjeuner, c'est là que je constate que mon réchaud ne répond plus. Coup de stress, me voilà seule devant un problème que je ne sais pas résoudre. Confrontée à mes incompétences, mes lacunes, mes faiblesses, l'anxiété monte. "Reste calme Léo, il n'y a rien de grave, personne n'est blessé, personne n'est malade, il n'y a pas de dommage irréparable, et si tu ne peux plus cuisiner, tu ne vas pas mourir de faim, il y a des petits bui-buis tout au long de la route (la nourriture est super bon marché), et tu peux toujours acheter du pain, des céréales et autre produits en ville pour les pic-nic froids". J'ai beau démonter la pompe, lubrifier le joint, démonter le clapet anti-retour et le nettoyer, démonter l'aiguille et vérifier qu'il n'y a pas de saleté qui obstrue l'arrivée de carburant... rien n'y fait, aucune pression, aucune flamme, rien! Pour couronner le tout, la fermeture éclaire de ma veste se casse et je n'ai pas de pince pour la réparer. Après 3 cafés et un nombre semblable de cigarettes (des fois que les solutions apparaissent dans le marc ou la fumée??!!), je décide de retourner à Pai (2km) et de chercher un magasin de camping, on m'aidera sans doute à solutionner mon problème. D'abord: Manger, une soupe de riz aux champignons dans la rue me comble de plaisir. Puis: Un mécanicien me prête sa pince, et un problème de réglé. Sur les conseils d'un réparateur de vélo, je me rend près de la rivière dans l'espoir de trouver un magasin de camping. Rien, mais quelques tentes sont plantées aux abords, peut être pourrais-je y trouver quelques touristes-campeurs comme moi, prompts à me conseiller? Je me retrouve nez à nez avec deux allemands rencontrés hier et qui m'avaient déjà salués dans la montée...il n'y a pas de hasard! Ils me présent à Tom, un cyclonaute des États-Unis, dont la "tchatche" n'a d'égale que la puissance du carburant qu'il se propose de verser dans ma bonbonne. Il m'aide à démonter (ça fait beaucoup de démontages pour une seule journée!) entièrement le réchaud, Je change la ouate et finalement, après avoir nettoyer toutes les pièces une fois de plus, laisser brûler la chose une demi-heure durant et trouver la buse adaptée au combustibles super puissant qu'il m'offre, le réchaud fonctionne à nouveau parfaitement! Merci amis voyageurs.

Il est presque 13h00 et reprendre la route maintenant est quasiment inutile, sachant que le soleil se couche ici vers 18h00. Je décide de planter ma tente près des leurs pour la nuit, dans cette environnement peuplé de touristes chahutants, bercé de musique électronique, décoré à la façon "New Age", hyper connecté à travers le web (ce qui me donne l'occasion de publie ce message soit dit en passant)... en un mot le genre de lieu exacte que je pensais furie ce matin. Ça pourrait être pire ceci dit, je pourrait me trouver dans un endroit insécure, plein de menaces, au milieu de nulle part, il pourrait neiger, faire froid, je pourrait être trempée, affamée et frigorifiée... et me trouver en procession d'un réchaud inutilisable et d'une veste qui ne ferme pas. Chaque médaille comporte deux face! Belle leçon!


Thailande, Pai: Surfait dites-vous?



jeudi 4 décembre 2014

Laos: Boten - Houayxai (Hou ayxai)


Article redigé par Léo:

L'obtention de visas au poste frontière laotien n'est qu'une formalité. 10 minutes et 37 dollars suffisent. Heureusement, moi qui suis habituellement "en charge" des démarches administratives, me trouve ici "hors service". Tout se passe comme dans un rêve, je suis le mouvement, on tamponne mon passeport, je suis au Laos. La route qui va de Boten à Luangnmtha est plantée de bornes kilométriques, en forme de petites pierres tombales, en béton, peintes de blanc. Suivant les stèles mortuaires de mon chemin de croix, je n'aspire qu'au repos "éternel". Chaque montée est un calvaire, un supplice qui ne s'atténue que peu dans les descentes. je serre les dents, fronce les yeux, me ferme au Monde, contiens l'explosion, combats l'implosion, soutenue seulement par l'idée fixe de Luangnamtha, que j'entrevois comme ma planche de salut.


Laos, de Boten à Lungnamtha: Ça dépasse les bornes...


La bourgade est charmante, il fait beau, le soleil brille. Philippe, cyclo brésilien plein enthousiasme nous accueille. La "beckery" de la rue principale offre des baguettes de pain frais. Ça m'est égal, je veux juste trouver un coin ou échouer, fermer la porte et qu'on me laisse en Paix. 

Sur les conseils avisés de Stephi et Tom, packpackers allemands rencontrés une premiers fois en Chine, je m'installe dans un bungalow paradisiaque un peu à l'écart du "centre ville". Jean-Da et moi avons décidé de nous offrir un peu d'espace et de temps pour digérer la rupture, prendre du recule et s'éclaircir les idées, afin de réfléchir aussi à quelle suite donner au voyage.

Les journées s'écoulent face aux étangs à poissons. depuis le balcon de ma hutte de bamboo, lisant et buvant du café, j'observe le manège quotidien des gardiens des étangs. Par intermittence, des poissons sautent hors de l'eau, les poules et les oies picorent, caquettent et se promènent aux alentours; caché derrière un écran végétal, un marcassin pousse des cris stridents à l'heure des tétées; un gecko installé entre les cloisons de ma case, cossasse. La femme de chambre chante d'un voix d'ange tous les matins et m'apporte des draps de lin brodés, qui sentent bon la lessive. Au passage des écoliers en fille indienne, les chiens jappent, de l'école émanent tantôt des cris suraigus de jeux, des récitations consciencieuses, le discours d'un directeur dans un microphone; sous les bananiers, dans un tapis de plantes grasses, un chat roux chasse des rongeurs et une troupe de dindons se dandine. Vient la nuit, une lune ronde, généreuse et dorée s'extirpe des collines, les lampes-torches des chasseurs de grenouilles s'allument. La matin, ce sont les oiseaux qui s'éparpillent dans les airs à l'approche de jeunes gens armés de catapultes. Le jardin où butinent les papillons, offre quelques fruits exotiques délicieux. En embuscade, j'observe la Vie à  distance.


Luangmantha: un bungalow paradisiaque

Les fruits du jardin se retrouvent aussi au Marché du matin à  Lungmantha, Laos


Blaise Hofmann, auteur de pièces de théâtre et écrivain suisse est seul face aux Dents du Midi. Il a signé pour une saison d'éstive dans les Alpes suisses et 1000 brebis lui enseignent jour après jour le métier de berger. Après plusieurs mois de solitude, à la case de l'Ortier, tourmenté par la rudesse du climat et le troupeau peu coopératif, il écrit: "Une page se tourne. Assis, seul, j'ai descendu cul sec une première poire dans un verre d'un décilitre et demi (...). La seconde rasade de poire réveille et renforce une intuition qui me titille depuis longtemps. La valorisation sociale de toute expérience égoïste, de tout ce qui est précaire, extrême, marginal. La mis au ban du quotidien, Alors que le quotidien, justement est l'assomption héroïque d'un défi. Le seul vrai défi. L'entreprise coûte l'amour. On se rattrape sur l'orgueil.".
Il est temps de se changer les idées...


Langmantha est un bourg touristique, rencontrer d'autre voyageurs est aisé. Will, mon voisin de chambre est un homme d'une gentillesse sans borne, sa connaissance de l'Asie, où il vit depuis plus de 25 ans, alimente nos conversations passionnantes. Il est biologiste oeuvrant pour une ONG, il me présente à ses collègues. Les informations glanées en leur compagnie me renseignent sur la topographie du pays, ainsi que les risques éventuels quant aux animaux de la foret: "le plus grand danger ici, ce sont les moustiques, mais maintenant, c'est la saison sèche, donc pas d'inquiétudes". Parler avec eux apaise quelque peu la terreur que j'éprouve par moment quand je me projette campant seule dans la nature laotienne. Frenzee vit à Langmantha depuis plus d'un an, ses conseils m'éclairent à propos des attitudes à adopter afin de ne pas choquer la population locale et éviter les concupiscences masculines. A ce propos, tout le monde se veut rassurant, les laotiens semblent plutôt respectueux de la gentes féminine et pacifiques. Haike, elle, voyage seule à vélo depuis un an et demi, elle a pédalé depuis l'Allemagne. Partageant généreusement son expérience, elle m'initie aux "trucs et astuces" en tant que "solo female traveler", ou comment assurer sa propre sécurité tout en étant ouverte à la rencontre et à l'environnement? "En voyageant seule ont fait plus facilement l'effort d'aller au contact des populations locales... et puis, ont a tout le loisir d'être entièrement présente à l'environnement. Peut-être ainsi, on tire un plus grand profit de son voyage. Et en tant que femme seule, on réalise à quel point le monde entier nous veut du bien. Tout le monde veut nous protéger car la plupart du temps, c'est incroyable pour eux que nous voyagions par nous-même". Merci Heike! Le hasard me fait aussi rencontrer Virginie et Camille dont les ennuis mécaniques me donnent l'occasion d'emmagasiner, par leur entremise, un petit béaba en réparation de vélo. D'autres cyclos, tels que Eric et Amaya stimulent les ambitions en racontant leur 8 années sur les routes. Stephi et Tom n'en sont pas à leur premier périple en Asie du Sud Est. leur enthousiasme quant à cette région du monde, me convaincs qu'ici, je suis au "bon" endroit pour un "nouveau départ" à la Découverte du Monde. 


Petit déjeuner au marche du matin avec les gastronomes Virgine et Camille : des sucreries un peu British!


Au marché du matin, j'explore les étales de nourriture inconnue: fleurs de bananier, bâtons plein d'épines dont la chaire a le goût t'asperge, fruits-Dragon, papayes gigantesques, citrons verts, pomélos géants, mini-bananes vertes, fruit-Étoile, escargots, écureuils et rats grillés, larves et criquets, oiseaux multicolores vendus en brochettes, coqs de foret, poissons de toutes sortes et anguilles, gélatine d'amidon de riz, colorée et saupoudrée de noix de coco râpée, riz noir au lait de coco agrémenté de cubes de courge, flans de lait de soja, beignets frits de pâte de riz, champignons d'allure préhistorique, pouces de bamboo et de soja, racines de gingembre, épices diverses et tabac local. Ici, la laitue, ainsi que d'autres plantes aromatiques (menthe, citronnelle...) se mangent en crudité et je me régale de salades composées. C'est un lieu féminin, les vendeuses font la sieste affalées sur les sacs de leur étale dans l'après-midi. Les acheteuses vont et viennent, portant leur enfant en bandoulière dans un châle de tissus. Certaines, pour la plupart cette venues des villages, sont vêtues d'une jupe droite faite d'un simple pan de tissus sans couture, et portent les coiffures traditionnelles de leur groupe ethnique. 


Laos, Luangmantha: Marché du matin

Laos, Luangmantha: Marché du matin


Au marché du soir, les occidentaux abondent. Il s'agit en réalité d'une place aménagée de tables, bordées de stands de nourriture. Le sticky-rice (riz collant cuit à la vapeur) devient le plat quotidien accompagnés de légumes émincés, huilés et épicés. Les soupes de nouilles persillées sont aussi délicieuses. Je socialise, chaque voyageur raconte son parcours, ses aventures, ses projets. C'est dynamique, réjouissant, stimulant. Ensemble on se sent aventureux, fiers et épanouis. Les échanges de livres s'organisent avec les francophones, les "Bières-Lao" se partagent, les bonnes adresses se transmettent, je me vois même offrir à de multiples reprises des cartes routières...        

Laos, Luangmantha,Marché du soir: on fête mon anniversaire!

« Les hommes n'ayant pu guérir la mort, la misère, l'ignorance, ils se sont avisés pour se rendre heureux, de n'y point penser » (Pascal: Les Pensées). Seulement, le divertissent, comme le Lawo-Lawo (alcool local), on fini par s'y accoutumer, et l'effet désiré fane rapidement. Les idées sombres me rattrapent. Retour à la "case départ", face aux étangs .

Mise en perspective, prise de conscience, remises en cause, mélancolie, amertume, regrets, remords... Je me lamente, je me maudis. Les émotions m'envahissent, je laisse faire, me terre dans ma cabane, l'orage passe....puis revient à la charge. Je laisse faire, il faut que ça sorte. L'univers protecteur du bungalow m'autorise tous les extrêmes sans me mettre en danger. J'en profite, invitant même parfois, les sentiments à prendre le pouvoir. 

Laos, Luangmantha (vue depuis le Bungalow): La pluie et le beau temps...

Que faire à présent? Jean-Da et moi dialoguons en nous préservant autant que faire ce peut du conflit. Notre affection mutuelle, renforcée par les souvenirs, les temps partagés, les lieux découverts ensemble, le vécu commun nous aident à faire preuve de raison, nous inspire respect et bienveillance l'un envers l'autre. De longues conversations solitaires ou en tète à tète, nous mènent à la décision d'emprunter à présent des chemins différents. Il faut donc faire le deuil de l'un de mes plus précieux biens : la protection de mon partenaire de route, mon coéquipier. Le scénario se répète: Mise en perspective, prise de conscience, remises en cause, mélancolie, amertume, regrets, remords... piques d'émotions... replis dans mon refuge sécurisant, dans ma bulle de solitude.. besoin de Temps, surtout, de Temps.
" Souviens-toi que le temps est un joueur avide qui gagne sans tricher, à tout coup, c'est loi" . (Baudelaire, Les Fleurs du Mal, Spleen et Idéal: L'Horloge).


Nous tombons d'accord sur le projet suivant: Indépendamment, nous nous dirigerons vers le poste frontière le plus au Nord du pays et passerons le Mekong, entrerons en territoire inconnu, puis, nous nous retrouverons dans la ville de Chiang Kong en Thailande. Là, nous ferons le point. S'accorder un temps de bilan de ces quelques 200 km en solitaire, nous assurer mutuellement que l'autre se sent capable, rassuré et en pleine possession de ses moyens avant de poursuivre plus avant "l'Aventure en Solitaire", nous a semblé à propos, responsable... évident.

Pour préparer cette étape-teste, nous consacrons plusieurs après-midis à nous repartir le matériel dont chacun de nous aura maintenant besoin. Quelques achats au marché et dans les boutiques de Langnamtha sont aussi nécessaires. Nous les parcourons ensemble, nous entraidant dans la démarche. Pas de doute, nous sommes bon partenaires! Cela s'avère tout de même délicat car plus qu'un partage matériel, c'est bien une étape de plus dans le processus de distanciation qui est en cours. La mise en pratique du détachement ravive les peines, les doutes, les peurs!


Merci aux amis voyageurs ou sédentaires, ainsi qu'a ma famille. Vos mails et messages de soutien sont une pierre angulaire sur laquelle m'appuyer dans ces temps troublés. 


"Que fait un troupeau lorsqu'il est formé? Il se déforme. il faut le reformer. (...) Naïf, un brin rêveur, je croyais à la structure innée du troupeau. Elle ne l'est pas. Dans un sens, c'est rassurant. Dans l'autre, beaucoup de travail" (Blaise Hofmann, L'Estive). 
Rien n'est stable. En permanence, tout se transforme. Ce n'est ni "bien", ni "mal", c'est ainsi. Lutter contre la constance du changement, c'est courir à sa perte. La Colère claque les portes ouvertes sur le Destin, la Peur asphyxie le Pouvoir Personnel, la Tristesse méprise la Vie, le Dégoût étouffe l'Amour.
La Terre est une toupie dans l'univers lancée au rythme des saisons, la lune ne cesse de décrire des ellipses autour de cette planète bleue qui écume ses années à contourner le soleil. Tout est question de Cycle!!! Alors à Vélo!!! Que les routes tournent... à la Découverte du Monde... et de Moi-Même!



On the road again...


Le premier jour est atroce, tout n'est que désolation. Difficile de concevoir que je me trouve effectivement seule, un coup de pédale après l'autre, laissée au coeur du Laos, au fin fond du Monde. Je crois halluciner, me pince, c'est un songe, je vais me réveiller. Cette idée tour à tour me déconcerte et me révolte. A 13h00, ayant déjà parcouru une trentaine de kilomètres, une longue pose repas sous un soleil de plomb ne sera faite que d'ennui et de sanglots lamentables. 

"Les objets trouvaient le moyen de s'attacher à notre âme et de lui dicter sa conduite" (Bruce Chatwin, Le Chant des pistes).
Je réalise à quel point j'ai été paresseuse, insouciante et passive. A quel point, jusque là, je m'en étais remise à mon partenaire pour s'acquitter des taches quotidiennes, pour prendre les décisions nécessaires, pour offrir réconfort et sécurité, pour déverser les impressions et émotions personnelles, pour élaborer les projets, pour partager les considérations des découverts... L'Alter Ego me manque, l'isolement me pèse, comment concevoir le parcours sans partage?

Au milieu de l'après-midi, il est déjà temps d'établir le camp, trouver de l'eau, évaluer l'opportunité d'un lieu, monter la tente et le couchage, filtrer de l'eau, préparer le repas, se laver... et trouver ses marques dans l'espace, l'écoulement du temps et le silence.
Somme toute, les actes concrets ne sont pas si pesants. C'est agréable d'agir selon son propre rythme. Techniquement, je ne rencontre aucune difficulté et considère m'en tirer plutôt bien. Seulement voilà, cela semble bien vide. A 18h00, le soleil est couché, au lit.

18h00: couché du soleil, tout le monde au lit!

Je crois qu'il pleut, reste sous tente, écoute. N'ai-je pas déjà suffisamment de "nouveau" paramètres à gérer, sans que le mauvais temps s'en mêle? Je mets le nez dehors, le ciel est bleu. Seulement, l'humidité de la nuit ruisselle partout, sur les parois de tissus, le long des troncs d'Eveas, sur les feuilles de Bananiers qui raisonnent lourdement. En routes dans les collines ponctuées de montées abruptes, bien que courtes, et de descentes toutes aussi raides. Mon bagage me semble lourd, j'emporte avec moi "tout un fatras qui ne servira pas" (Henris Dès). Les chansons de mon enfance me reviennent en tête. Me voilà encore plus chargée après une paisible et instructive rencontre avec Robert, un cyclo solitaire venu d'Aurtiche, qui me lègue sa radio solaire, comme compagnonne pour les moments où la solitude s'emplit d'amertume. 

Les villages séparés de quelques kilomètres s'enchaînent, je pense Néolithique. Les maisons sont des huttes de bamboo tressé sur pilotis, les toits de branchages de palmes. Les balcons aux barreaux ouvragés sont décorés de plantes en pot, de guirlandes de fleurs, de divers bibelots sculptés. Parfois, un hamac est tendu entre les pilonnes, un joueur de guitare y gratte les cordes, une femmes y nourrit ses enfants, un vieillard observe sereinement les alentours. "Sebaybi!", l'on me crie sans cesse. Les enfants agitent leur main si tôt qu'ils m'aperçoivent de loin.  Plus je m'approche, et plus des sourires se marquent, les yeux se plissent avec complicité. Les femmes m'indiquent du doigt aux plus petit qu'elles portent dans un tissus en bandoulière, attrappant leur bras et le secouant en l'air. Aux abords des écoles, les élèves en uniforme accourent et me récitent d'un trait toute la leçon du jour: " Hello! How are you? My name is.... What is your name? Nice to meet you!", que je conclus d'un "Very good! Nice too meet you too!". Des "I love you" sincères et innocents me poursuivent alors que je m'éloigne. Une toute petite fille s'agrippe d'une main aux barrières de son jardin, de l'autre, elle ne cesse de m'envoyer des baisers. Mon coeur chavire. Les petites choses que composent le Bonheur. Offrir tant d'amour à l'inconnu, l'étranger de passage... à l'éphémère: Quelle leçon!

Laos: Village typique

L'arrivée d'eau à laquelle je m'approvisionne est couverte d'une tôle ondulée qui repose sur les parois de bamboo en croisillons. Je me glisse à l'intérieur en compagnie d'une femme vêtue seulement qu'un paréo retenu sur ses seins par une ceinture d'argent à boucles. De taille réduite, sa carrure est tellement modeste que je me sens comme une ogresse en cage (alors qu'en  Europe, je suis toujours la plus petite du groupe et ne me considère pas comme corpulente). Sentiment exacerbé par les regards des dizaines d'enfants pressant leur visage entre les bamboos, cramponnant leurs petites mains aux palissades. Une veille femme, une pipe à fin tuyau métallique entre les lèvres s'approche. Elle ne soupçonne certainement de magie noir. A mesure que le liquide coule du robinet, la vache à eau se gonfle, mais ses parois étant opaque, il s'agit pour elle de vérifier avec soin ce qui se passe à l'intérieur. Ma bonne foie est sauve après que j'aie laissé toute la bande tâter les flancs rebondis de l'objet mystérieux et guigner par son ouverture. Oui, c'est bon, l'eau est bien là, je peux y aller!

Vu d'ici, la Planète Bleue est une erreur linguistique. Il s'agit de la Planète Verte en réalité! La végétation recouvre tout jusqu'à l'overdose. Les plantes "parasites" colonisent les hauts arbres, des bosquets entier sont recouverts d'un enchevêtrement de plantes rampantes y prenant appuis. Parfois, je pense Préhistorique. Des palmes en rameau de plume brillant jaillissent entre les bananiers plus clairs et bas, le tout, couvé par des monuments végétaux, aux troncs énormes, aux branches désordonnées, des arbres sans doute centenaires. Un diplodocus pourrait bien surgir à tout instant!

Camping in the jungle...oh well!


Le soleil décline, éclaire une colonne de fourmis dont les corps semblent des gouttes de résine coulant, de bas en haut, le long du tronc qu'elles escaladent. La nuit vient avec ses bruits inhabituels, il faut s'en accommoder. Les lucioles s'illuminent. Que provoque ce frémissement continu dans le bouquet de bamboo? Et ce gratouillage autour de la tente? L'obscurité n'arrête pas les insectes dont le bourdonnement incessant constitue désormais le bruit de fond usuel. Matin, la lumière s'infiltre entre le feuillage, une goutte de rosée en suspension devient prisme, des oiseaux verts et jaune se courattent. L'observation et l'écoute se développent.

Laos: Bouddha prend la Terre à Temoin et s'Illumine

Dernière nuit au Laos, passée dans une Guest House de Huay Xia car même en roulant doucement, je n'ai pas mis plus de trois jours et demi pour atteindre le Mékong. Les "slow boats" indolents, glissent sur les eaux mythique du fleuve qui me sépare encore de la Thailande. Réveille au chant des bonzes qui remercient pour l'aumône de riz reçue des habitant dans les rues juste en dessous de ma fenêtre. Je m'étire, reprends mes esprits, et m'en vais à la découverte d'une "nouvelle Terre": le Royaume de Siam.

Laos: chaque village ou presque possède son Monastère

Primus Omifuel, retour d'experience, service apres-vente

On vous propose une petit retour concernant notre réchaud Primus Omnifuel, après 2 ans et demi d'utilisation quotidienne ainsi que l'expérience de  nos contactes  avec le service après-vente de la compagnie Primus.
Notre réchaud est utilisé surtout lors des campements (soit actuellement plus de 700) pour la préparation du repas du soir  ainsi que le matin pour la préparation du café/thé  parfois accompagné d'oeufs, de toasts, de pain perdu ou de crêpes. Il nous arrive aussi de cuisiner lors des pic-nique de midi.

On peut dire aisément que le Primus Omnifuel nous satisfait entièrement. Très robuste, puissant, simple d'utilisation,  d'entretien aisé, il a toujours fonctionné parfaitement sous différent type de climat, en haute altitude, par  vent fort ou lors de température négative par exemple. Nous apprécions tout particulièrement la régulation de la puissance de cuisson qui permet de bouillir rapidement de l'eau ou de laisser mijoter lentement des aliments sur une petite "flamme". 
Ce réchaud fonctionne avec plusieurs  combustibles différents, essence, diesel ou gaz. Nous l'alimentons principalement en essence qu'on se procure directement en station service, mais il nous est arrivé lors de rupture de stock à la pompe de nous fournir en diesel ou en gaz.
Nous sommes parti de Suisse en emportant dans nos sacoches 2 kits de réparations pour le réchaud contenant de multiple joints, des filtres pour le carburants, des injecteurs de rechanges... Nous n'avons prélevé dans ces kits et échangé qu'une seul pièce soit la tête du piston en cuir de la pompe à carburant, ce remplacement est survenu après une année et demi d'utilisation.

Réchaud Primus Omnifuel au moment du préchauffage
Au niveau entretien, la principale opération consiste à déboucher le trou de l'injecteur à l'aide d'un mince fil de fer rigide,  cela s'effectue sans aucun démontage puisque l'injecteur est directement accessible. La fréquence de ce nettoyage dépend directement de la qualité du carburant, certaine essence propre n'encrasse pas l'injecteur pendant plusieurs mois. Cependant dans  certain pays ou la qualité de l'essence était médiocre ou lors de l'utilisation de diesel, un petit coup de fil de fer à l'injecteur était nécessaire tout les 3 à 4 jours dans le pire des cas.  Le primus Omnifuel demande aussi un nettoyage du pointeau de la vanne de régulation de la flamme, pour cela il faut dévisser un écrou pour accéder au 3 rainures du pointeau ou il suffit de passer l'ongle pour enlever les dépôts. Il est nécessaire d'entreprendre cette opération  lorsque le réchaud perd en puissance, dans notre cas environ tous les 6 à 8 mois. Au niveau de la pompe à combustible, une "lubrification" de la tête de piston en cuire est nécessaire environ 1 a 2 fois par année. Pour cela il suffit d'utiliser le lubrifiant fourni par Primus ou  en appliquant de la salive sur le cuire afin de l'humidifier pour qu'il se dilate est épouse la forme du cylindre.

Réchaud Primus Omnifuel avec notre batterie de cuisine
En effectuer ces 3 petits entretiens, notre réchaud a toujours fonctionné parfaitement pendant deux et demi, jusqu'au jour ou l'on constate une petite fuite au niveau du tuyau reliant la pompe à combustible au réchaud. Cette fuite se situe juste après le raccord au réchaud, à l'endroit ou lorsque qu'on enroule le tuyau, il fait un petit angle. A force d'être enroulé et déroulé, d'être secoué dans nos sacoches, ce même angle au tuyau, toujours au même endroit, a commencé a se fragilisé, l'usant jusqu'à perforation. Cela ne permettait plus de cuisiner. Puisque le réchaud et la pompe à combustible sont en parfait état de fonctionnement, nous avons assidûment recherché à se procurer en Chine un tuyau flexible, sans résultat. Nous avons eu à deux reprises la pièce recherchée dans les mains, mais les vendeurs chinois nous expliquaient qu'il fallait acheter le réchaud au complet. On envoya donc un e-mail directement à la compagnie Primus en Suède en exposant notre problème de fuite. Dans leur réponses, la compagnie nous propose d' envoyer un nouveau flexible en Chine afin que l'on puisse continuer à utiliser notre réchaud. Par l'intermédiaire de Meeli Outdoor, un magasin de sport à Kunming, Primus nous enverra la pièce pour que nous la  récupérons.
On tient donc par ces quelques lignes a témoigné notre gratitude à la compagnie Primus qui met sur le marché des réchauds préformant et résistant. Mais on tient surtout a remercier chaleureusement le service-après vente de la compagnie qui a su entendre notre requête et s'est sentie directement concernée, et a oeuvré promptement pour qu'on puisse recuisiner sur notre réchaud . Merci à la Compagnie Primus pour cet envois sans frais jusqu'en Chine  !!!